Une tasse de café bouillant

Publié le par JACOTTE

Ca y est : j'ai sévi sur Coïtus Impromptus ! Fallait que ça commence et ça finisse par "un verre de cervoise tiède". Euh, non. Par "un bol de camomille empoisonnée". Non, spa ça non plus. Ah, oui : "deux doigts de Porto blanc légérement madérisé". Non. Je sais plus. Voyez vous-mêmes.


Une tasse de café bouillant sur une table en fer blanc. Devant la table, un homme qui pleure. Devant l’homme, partout, la mer.
Il a mal dormi. Il ne dormira plus. Il pose ses mains autour de la tasse. Il se brûle mais cette douleur n’est rien. Elle éloigne un peu l’autre, comme le bruit de la mer tient à distance les battements de son cœur presque mort.
Et puis ses mains s’habituent, s’engourdissent à la chaleur apprivoisée. L’odeur du café lui parvient alors, forte, terreuse. Il retire ses sandales et gratte le sable frais de ses pieds nus. Elle avait souvent ce geste, le matin, devant la mer. Son cœur se serre au souvenir de ses ongles grenat. Pourquoi cette couleur sur des pieds ? se demande-t-il.
Il boit le café refroidi, fait la grimace, jette la tasse par terre. C’est joli, ces carreaux bleus et blancs dans le sable sombre.
Il se lève, s’étire, met ses mains dans les poches de son pantalon de toile légère. Il va peut-être aller jusqu’au phare. Il se dit que ce soir ou demain, son souvenir le plus fort de cette journée sera une tasse de café bouillant.

Publié dans Coïtus Impromptus

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V
Merci merci pour ta présence bienveilante, ta régularité, tes souvenirs... Tes passages
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I
Je suis content que toi aussi tu participes.Pour le café bouillant, j'ai eu une idée dimanche après-midi... trop tard.
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J
Elle marche peut-être pour le septième jour ?