Question de priorité
Le 4x4 marque une hésitation mais s’engage sur ma droite. Je ralentis, incrédule. Il ne va quand même pas… Si. Il a. Je klaxonne. Il pile. Moi aussi, obligée. Il n’ouvre pas sa portière tout de suite. Il ne sait plus où il a mis sa batte, peut-être. Il se décide, pose un pied par terre et me fait face, le majeur provocant. Je lis sur ses lèvres « priorité à droite ». Je suis sûre de moi, j’ai vu les pointillés en me poussant sur son passage forcé. Je réponds « cédez le passage » en articulant bien et en tentant de maîtriser la colère qui monte, depuis ce doigt pointé. Il répète « priorité à droite », je répète « cédez le passage ». Et il repart. Je regrette de n’être pas sortie moi aussi, pour l’inviter à vérifier avec moi. Tant pis, je le ferai au retour, sans partager ma victoire.
Au retour, les pointillés se révèlent extrémités du passage piétons, séparées du reste par une cassure de la pente.
J’ai savouré mon aplomb dans l’erreur à petites gorgées comme un verre de Loupiac. A la santé des automobilistes priautoritaires.